La Finlande qui va diriger pour six mois le Conseil de l’Union européenne a récemment accepté officiellement le parrainage de l’entreprise automobile BMW.
Cette pratique pour le moins inhabituelle est éminemment choquante. Elle a été dénoncée, en vain, dès avril, par une centaine de députés européens dont les plus indulgents qualifient ces générosités de la part de firmes si soudainement philanthropes de "pratiques dommageables".
A l'heure où l'influence pressante des lobbies pose la légitime question des conflits d'intérêts dans l'action publique, ce "sponsoring commercial " au bénéfice d'une instance de décisions européenne relève de la provocation. L'organisation européenne ne peut que se déshonorer à agir comme un club sportif à vocation commerciale.
Cette décision qui en dit long sur ses promoteurs, intervient de surcroit en plein scandale du "dieselgate" et des négociations de traités de libre échange qui sont conclus, on le sait, au plus grand bénéfice des industriels automobiles notamment allemands. Les consommateurs victimes de tromperie sur les moteurs comme les professionnels agricoles inquiets des conséquences des négociations commerciales menées par l'UE apprécieront. Ils attendent d'être défendus par des autorités impartiales et sentent monter l'amère sentiment d'une suspicion de partialité, voire de corruption.
Le Conseil quant à lui ne peut comme il l'a fait piteusement, se laver les mains devant une question dont le caractère emblématiquement sulfureux entache l'honneur et finalement le crédit de toutes les institutions européennes.
Le parti ID dont fait partie le Rassemblement national lance une pétition pour enjoindre la présidence finlandaise de mettre immédiatement fin à ce scandale du sponsoring commercial. Afin de lever toute ambiguïté, il exige qu'à l'avenir soient bannies du fonctionnement des instances européennes ces dérives nauséabondes et donc inacceptables.